Tournée de l’OMCA-Togo : Des échanges fructueux avec les populations sur la réforme foncière
Depuis le 18 juillet 2022, l’Organisme de mise en œuvre du Millenium Challenge Account (OMCA-Togo) a entamé une tournée de sensibilisation, de communication et d’informations des acteurs du projet de réforme foncière sur l’accroissement de la productivité agricole (LRAP). Après Tchamba, cet organisme a eu des échanges nourris avec les populations des préfectures de Dankpen, Mango, Wawa et Zio. Dans toutes les préfectures, ces échanges entre l’OMCA, conduit par le coordonnateur M. Stanislas BABA, et les populations ont été enrichissantes.
« La première loi sur le foncier au Togo date de 1906. Cette loi a présenté des insuffisances depuis son adoption ; lesquelles insuffisances sont traduites par divers problèmes liés au foncier. Pour y remédier, le code foncier a été adopté en 2018. C’est pour une mise en œuvre inclusive de ce code, en vue des solutions durables aux problèmes fonciers, que le gouvernement a initié le projet LRAP, avec l’appui financier du MCC. » a expliqué M. Stanislas BABA lors de son allocution d’ouverture de l’atelier à Badou. L’objectif du projet LRAP est de maîtriser le foncier rural, afin d’accroître la productivité agricole. Ceci s’inscrit dans la volonté du Chef de l’Etat, Faure Essozimna GNASSINGBÉ, de lutter contre la pauvreté sur toute l’étendue du territoire. Il est aussi question d’améliorer le cadre du régime foncier coutumier à travers le développement des méthodologies efficientes dans les zones test (Tchamba, Dankpen, Mango, Wawa et Zio). Il prend en compte les pratiques endogènes de règlement de conflit dans l’élaboration des décrets d’application du code foncier et du domanial au profit de la productivité agricole.
Au Togo, le foncier est au cœur de la vie sociale, politique et économique. L’agriculture, l’utilisation des ressources naturelles et autres activités liées aux terres sont à la base même des moyens de subsistance, des revenus et de l’emploi. A une époque, les ressources foncières semblaient être une richesse quasiment inépuisable mais la croissance démographique et le développement du marché ont exercé une surenchère sur les ressources foncières. La gestion coutumière des terres s’érode et la couverture des institutions foncières formelles est le plus souvent très limitée. De ce fait, le régime foncier et l’occupation des terres sont fragiles pour bon nombre de citoyens surtout en zone rurale. Les droits de propriété sont ténus ou confus, ce qui constitue un obstacle majeur à la promotion de l’investissement. Ainsi, dans une grande partie du Togo, la plupart des parcelles ne sont pas cadastrées.
La concurrence exercée sur les terres peut déclencher ou envenimer des conflits plus larges. Intimement liée à l’identité ethnique, au pouvoir politique et économique, et revêtant une importance critique pour les moyens de subsistance des pauvres. La gestion des droits fonciers est aujourd’hui un enjeu primordial pour le gouvernement togolais.
WARAA