Libre circulation dans l’espace CEDEAO : La recette de Ibrahima Mémounatou
La commission mixte du Parlement de la Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO) a tenu le 26 août 2024, une réunion délocalisée à Banjul en terre gambienne. Cette grande rencontre a porté sur « Le rôle du Parlement dans la mise en œuvre du Protocole sur la libre circulation des personnes et le droit de résidence et d’établissement dans l’espace CEDEAO ». Il était question pour les parlementaires de rencontrer plusieurs acteurs, notamment les populations et les autorités locales afin de recueillir leurs préoccupations. Les échanges avec ces différents acteurs leur permettront alors de poser les bases d’une nouvelle réflexion à mieux appréhender le Protocole sur la libre circulation, tout en ouvrant la voie à une plus grande implication des Députés dans sa mise en œuvre. A l’ouverture des travaux, la Présidente du Parlement, Mme Ibrahima Mémounatou a dans son discours donné des recettes qui pourraient faciliter la mise en œuvre effective du Protocole sur la libre circulation des personnes et le droit de résidence et d’établissement dans la région.
Pour Mme Ibrahima Mémounatou, la libre circulation au sein de la Communauté a été mise à rude épreuve ces dernières années par plusieurs facteurs. Il s’agit notamment des faiblesses du mécanisme de mise en œuvre, des divergences d’intérêts nationaux et des problèmes d’infrastructures qui entravent la réalisation des objectifs du Protocole. « La pleine réalisation de la libre circulation dans l’espace de la CEDEAO nécessite une gouvernance solide, fondée sur la confiance mutuelle, la responsabilité partagée et l’appropriation des résultats. Pour atteindre nos objectifs, il est impératif de mettre en place des mécanismes qui assurent un suivi constant pour plus d’efficacité de nos protocoles. », a-t-elle indiqué. Dans ce sens, elle soutient que l’institution la mieux placée pour effectuer ces vérifications et assurer cet équilibre au sein de l’architecture de la CEDEAO est le Parlement de la CEDEAO. Malheureusement, ce dernier est encore insuffisamment impliqué dans la mise en œuvre du Protocole et de ses Protocoles additionnels. Ce qui limite sa contribution à une intégration efficace et complète. « Les décideurs politiques et toutes les parties prenantes doivent unifier leurs efforts pour identifier les défis et proposer des solutions qui permettront de maximiser les avantages de la libre circulation, tant au niveau régional qu’au niveau national. Ces objectifs ne seront atteints que par l’élaboration de politiques et d’actions coordonnées. », a-t-elle suggéré.
Il faut noter que l’épine dorsale de la CEDEAO reste incontestablement la promotion de la coopération et l’intégration entre ses États membres. Conscients que la libre circulation est essentielle à la réalisation de l’intégration régionale, les États membres ont adopté, le 29 mai 1975, le Protocole sur la libre circulation des personnes et le droit de résidence et d’établissement dans la région. En effet, en plus de nombreux autres avantages, le Protocole permet aux citoyens de la CEDEAO d’entrer et de circuler librement dans les États membres sans visa. Ils peuvent s’installer et mener des activités économiques, sous réserve d’obtenir une carte ou un permis de séjour de la CEDEAO. Ces mesures facilitent la mobilité et stimulent le commerce intrarégional au sein de notre espace. Malgré ces avancées, des défis considérables subsistent en matière de mise en œuvre de ce protocole.
WARAA