Entretien routier : La SAFER entre besoins immenses et moyens limités
Préoccupé par la détérioration sans cesse croissante du patrimoine routier national, le gouvernement a mis en place un fonds d’entretien routier de dernière génération mobilisé par la Société autonome de financement de l’entretien routier (SAFER). Créée par décret N0 2012-013/PR du 26 mars 2012, cette société est un établissement public, doté d’une personnalité juridique, d’une autonomie financière et administrative. Elle se fait représenter sur toute l’étendue du territoire par des postes de péages. Elle se fait aussi identifier sur le terrain par des services d’entretien routier, chargés du balayage des routes et du curage des caniveaux.
Des actions concrètes
« Notre mission est de mobiliser les ressources en vue de financer l’entretien du réseau routier national. La SAFER a en effet contribué depuis lors à remettre en bon état de praticabilité nos routes sur l’ensemble du territoire national. », se réjouit M. Sylvain Atoute A. OUTCHANTCHA, Directeur Général de la SAFER. En quatre années, l’entretien routier au Togo a connu une avancée significative. Les résultats à l’actif de la SAFER sont satisfaisants. Elle apporte aussi son soutien pour le recyclage permanent des acteurs de l’entretien routier à travers le CERFER et aux projets d’intérêt communautaire pilotés par les collectivités locales dans le but de soutenir l’action du gouvernement auprès des populations à la base. Ces projets ont été réalisés dans les zones où sont implantées les postes de péage. On note : la construction ou réhabilitation de bâtiments scolaires ou maternels et de bloc administratif à Noepe, Zolo, Kévé, Zébé-Aného, Dégbénou et Koumougou ; la construction ou aménagement d’appâtâmes ou hangars à Davié, Bafilo, Atalotè, Koutougou, Pagouda, Akponté, Naki-Est et Attidjin. La SAFER appuyé la construction et réhabilitation des latrines à Aného, Akèpé, Dalavé, Bolougan, Kpémé, Adanto et Bafilo ; la construction et l’aménagement des pistes ou voies à Défalé, Aképé, Sotouboua et effectué les travaux d’assainissement à la Gare routière d’Aného, au Marché d’Akèpé et au marché de Sotouboua.
La construction ou rénovation de centres communautaires ou centres culturels à Davié, Alédjo-Kadara et Bouladè, Atalotè et Kantè-ville ; la construction de forages à Waladè, Tamdè, Lao, Atalotè, Toundja, Kanté, et Kanté ferme, Naki-Est et Kaboli ; la Fourniture de tables bancs à Kévé, Atalotè, Koutougou, Pagouda, Akponté, Naki-Est et Attidjin et la Construction de blocs sanitaires avec cabine à Koumongou ont été possibles grâce à l’appui de la SAFER.
Cette société s’est également impliquée dans la formation des CVD et CDQ à Aného ; dans le paiement de Salaire aux enseignants à Attidjin ; dans l’acquisition de Camion pour ramassage des ordures à Aného ; dans l’excavation de puits à Landjo et Aného ; dans l’installation d’Energies solaires à Atalotè ; dans la construction de Dalots à Sotouboua ; dans la construction d’un Jardin Public à Aného ; dans la réhabilitation des feux tricolores au carrefour Amadotè, Mensancondji et Aného.
Des besoins immenses
Malgré les efforts fournis, les ressources dont dispose la SAFER sont insuffisantes face aux besoins qui croissent d’année en année. Le secteur de l’entretien routier est caractérisé par des besoins immenses d’entretien routier du fait que le réseau routier est vieux et connait des dégradations avancées et généralisées. Il couvre les routes revêtues et non revêtues, pistes rurales et voiries urbaines des villes. Pour les campagnes 2015 à 2018, ces besoins ont été respectivement estimés à 36 milliards, 35 milliards, 33 milliards et 31 milliards. Le taux de couverture des montants alloués par rapport aux besoins en entretien routier est assez faible soit en moyenne 30% avec 1 523 km à traiter pour le compte de l’année 2018.
Que faire pour relever le défi ?
La SAFER se charge du recouvrement des droits d’usage de la route et de la mobilisation des ressources sur les produits pétroliers afin de financer des travaux d’entretien périodique et courant du réseau routier qui s’estiment aujourd’hui autour de 11 780 km sans intégrer les nouvelles routes et pistes en construction. Elle s’engage à renforcer de façon durable son autonomie financière dans l’optique de couvrir les besoins d’entretien routier. Le Directeur général de l’institution soutient que c’est à travers une approche consensuelle et participative rassemblant tous les acteurs que le pari sera gagné. « Nous comptons sur la totale adhésion du gouvernement, des bailleurs de fonds, de tous les partenaires et surtout de la société civile togolaise à notre politique car le soutien de tous sera déterminant. », indique-t-il.
Dans l’optique d’augmenter les ressources de la SAFER, le gouvernement a réajusté les prix aux péages. Les grilles tarifaires ont été revues à la hausse à partir du 18 mars 2021. En plus de ces nouveaux tarifs, les engins à 2 roues sont désormais obligés de payer aux postes de péages.
Notons que la SAFER est membre de l’Association des fonds d’entretien routier africain (AFERA) et fait partie à ce titre, du Groupe focal d’Afrique de l’ouest (GFAO), un démembrement sous régional de la même organisation.
WARAA