
Crise nigérienne : « Le Bénin a reçu un grand coup », dixit M. Moustapha TAYEWO
Suite au coup d’État perpétré par la junte nigérienne le 26 juillet 2023, plusieurs sanctions ont été prises contre le Niger. Au rang de ces sanctions, figure la fermeture des frontières qui empêche les opérateurs économiques de la sous-région de mener à bien leurs affaires. Dans un entretien avec M. Moustapha TAYEWO, 1er Vice-président de la Fédération Béninoise des Commissionnaires en Douanes (FEBECAD), il décrit la situation actuelle au port de Cotonou et le quotidien des transitaires. Lisez plutôt !
M. Moustapha, décrivez nous la situation actuelle au port de Cotonou.
Je ne peux pas émettre un jugement de valeur vu le devoir de réserve qu’exige notre profession. Mais je peux toutefois constater que le port de Cotonou étant le port naturel du Niger, la fermeture des frontières étant survenue le 27 juillet après le coup d’État au Niger a fait que plusieurs centaines de camions en partance pour la frontière se sont vus bloqués au niveau de Malanville créant un grand embouteillage de Malanville jusqu’à Kandi, soit près de 150 à 200 km de file de camions. Mis à part cela, les conteneurs qui sont arrivés au port de Cotonou après cette date là, sont entreposés partout créant un problème logistique énorme. Le port de Cotonou est à nouveau congestionné et les autorités se battent pour trouver une solution. Donc le Bénin a reçu vraiment un grand coup avec cette fermeture des frontières.
En tant qu’acteur vivant essentiellement des activités sur la plateforme portuaire, quel est votre quotidien maintenant que vos activités sont bloquées ?
On est suspendu aux lèvres des politiques. Nos activités ont reçu un coup, surtout ceux qui s’adonnent priori-tairement à cette activité de transit sur le Niger. Leurs activités sont bloquées. Plus de déclaration et quand le transitaire ne fait pas de déclaration il ne peut pas espérer un retour sur investissement donc c’est difficile.
Vous venez de dire que vous êtes suspendu aux lèvres des politiques. Avez-vous une requête à leur adresser ?
Au niveau de la fédération béninoise (FEBECAD ndlr) nous nous apprêtons à saisir l’administration par écrit surtout en ce qui concerne les produits d’urgence comme les médicaments et la nourriture pour qu’on puisse alléger les sanctions afin de décongestionner un peu le port et de soulager un peu les populations nigériennes qui n’ont pas demandé ce qui est arrivé.
Merci M. Moustapha !
Je vous en prie.
Propos recueillis par L. KAW