Décisions issues des assises sur la filière cotonnière : Les cotonculteurs satisfaits mais…
Suite à la sortie médiatique de la Fédération Nationale des Groupements de Producteurs de Coton (FNGPC COOP-CA) pour exprimer son mécontentement en ce qui concerne la gestion de la filière cotonnière par le groupe singapourien OLAM International, le ministère en charge de l’Agriculture a organisé des rencontres avec les acteurs impliqués. Ces rencontres tenues les 11 et 12 juin 2024 ont réuni la Nouvelle Société Cotonnière du Togo (NSCT), la FNGPC COOP-CA et le ministère de tutelle. Les discussions ont permis aux cotonculteurs d’obtenir 03 réponses favorables sur les 13 points de leurs revendications. Hier, 15 juin 2024, la FNGPC COOP-CA a de nouveau rencontré la presse pour faire le point des discussions et donner son point de vue.
Les 03 décisions prises sur instruction du Chef de l’Etat sont de nature à assurer la sérénité au sein de la filière au cours la campagne 2024-2025, et de garantir un meilleur revenu aux cotonculteurs. La première est la fixation du prix d’achat du coton graine à 300F CFA par kilogramme pour le 1er choix et à 280 F CFA pour le 2e choix. La deuxième est la vente des engrais NPKSB 12-20-18-5-1 et Urée 46%N aux producteurs au prix de 14 000 FCFA le sac de 50 kilogrammes. Au-delà des engrais, les autres intrants aussi sont subventionnés à l’image de l’année dernière. La dernière décision est la mise en place d’un comité tripartite composé des représentants de la FNGPC, de la NSCT et de l’Etat (représenté par les ministères chargés de l’agriculture et des finances) pour examiner toutes les questions d’intérêt stratégique de la filière dont les autres points de revendications des cotonculteurs. « Nous sommes très contents et les producteurs ont pris l’engagement de se mettre au travail. », nous a confié M. Koussouwe Kouroufei, président du Conseil d’administration de la FNGPC COOP-CA. « Les producteurs de coton du Togo expriment leurs reconnaissances aux différents acteurs qui se sont impliqués dans le processus qui a permis ce dénouement heureux et qui, on l’espère, augure ainsi des lendemains meilleurs à notre filière. », a-t-il ajouté. Dans le même sens, la fédération renonce provisoirement au départ du groupe OLAM qui gère la filière au Togo. Pour elle, le groupe singapourien a reconnu certains manquement et il a promis rectifier le tir. Elle décide alors de lui renouveler sa confiance et de juger sa bonne foi.
Suite aux décisions prises, les producteurs sont galvanisés pour reprendre le travail. Mais ils ont besoin d’accompagnement. « Si le producteur s’engage à faire son travail, il faut qu’il soit accompagné. Nous rappelons donc à la NSCT d’accompagner les producteurs pour qu’ils puissent atteindre leurs objectifs. Elle a des engrais et des produits de qualité mais ces produits perdent leurs qualités quand ils sont mal appliqués. », a fait savoir M. Koussouwe. Les producteurs entendent donc par accompagnement la disponibilité des intrants au bon moment et la mise à disposition des producteurs d’un parc automobile pour que la récolte se fasse sans perte car selon leur fédération, la campagne précédente a connu une perte de plus de 2000 tonnes de coton graines par faute de moyens logistiques.
Pour la campagne 2024-2025, la FNGPC COOP-CA ambitionne une exploitation de 100 000 hectares pour une production de 85 000 tonnes soit 850kg/ha. Dans ce sens, elle invite les cotonculteurs à se mettre vraiment au travail pour ne pas trahir la confiance du Chef de l’Etat. Compte tenu des changements climatiques, elle les conseille d’opter pour les semis précoces.
WARAA