AgriPME, un mécanisme pour faciliter l’accès aux intrants agricoles
La place qu’occupe le secteur agricole dans l’économie togolaise est prépondérante. Avec une contribution estimée à 40 % du Produit Intérieur Brut (PIB) et occupant environ 70 % de la population active, l’agriculture togolaise est, sans doute, aujourd’hui l’un des premiers secteurs qui fait l’objet d’une attention particulière de la part des pouvoirs publics.
Le développement numérique n’exclut aucun secteur au Togo, encore moins l’agriculture car aucun secteur ne peut se développer de nos jours sans le numérique. Bien plus qu’un outil technique, le numérique permet de développer de nouvelles manières de travailler, de s’informer, d’agir et rend possible de nouvelles formes de mobilisation, de collaboration et de partage. Pour un meilleur rendement agricole, la qualité et la quantité des engrais sont indispensables. Avec les nombreuses opportunités qu’offre le numérique, l’agriculture a franchi un pas dans son processus de modernisation. Le projet Agri Porte Monnaie Électronique, AgriPME est un mécanisme moderne lancé en 2016 par le gouvernement togolais pour avoir la garantie que l’argent a été remis à l’agriculteur ciblé afin de lui permettre d’acquérir des engrais. Outre son aspect développement, ce projet vient résoudre un problème de lutte contre le détournement, la corruption ou encore les rétro-commissions sur prêt bancaire et sur subvention de l’État au secteur de l’agriculture. C’est aussi un moyen pour les pouvoirs publics de disposer de statistiques fiables sur les quantités d’engrais distribuées.
Le dispositif permet d’envoyer les subventions sur les téléphones mobiles (TMoney ou Flooz) des agriculteurs éligibles grâce à une solution de porte monnaie électronique. Au-delà de ces premiers résultats, AgriPME ouvre d’immenses perspectives pour l’agriculture au Togo. La libéralisation du secteur devra permettre de renforcer l’implication du secteur privé et de favoriser la création d’emplois. Durant chaque campagne agricole, le gouvernement subventionne l’acquisition des engrais pour aider les producteurs.
Avant AgriPME, le management et le partage équitable des fonds octroyés n’étaient pas adéquats. Avec l’aide du projet, 250 000 agriculteurs ont reçu ces subventions de 2016 à 2018. En outre, le volume d’engrais subventionné est passé de 25 000 à 30 000 tonnes. L’objectif poursuivi est de mettre en place une plateforme de services agricoles et toucher 4 millions d’agriculteurs vulnérables et d’utilisateurs d’AgriPME, d’ici 2030. L’accès aux intrants agricoles garantit une grande productivité et des rendements agricoles meilleurs. Pour une agriculture togolaise désormais tournée vers la modernisation dans le contexte de la mise en œuvre de la feuille de route gouvernementale, le gouvernement ne ménage aucun effort pour mettre ces intrants à la portée des producteurs.
En 2021, les autorités ont réduit les prix des produits fertilisants pour accompagner les agriculteurs. Le sac de 50kg d’intrants a été vendu à 12 500 francs CFA, un prix faible par rapport à celui qui est pratiqué dans la sous-région ouest africaine. Plus précisément, en août 2021, le ministère de l’Agriculture estimait à plus de 80 000 le nombre de tonnes d’engrais mobilisées ; à 55 000 les tonnes d’engrais déployées sur le terrain et à 38 000 les tonnes déjà utilisées. En ce qui concerne les semences certifiées, 2566 tonnes de maïs, riz, soja, arachide, niébé et de sésame étaient déjà mobilisées. En 2022, une autre quantité d’intrants a été commandée pour couvrir la totalité des besoins de chaque producteur.
Ces efforts ont permis au Togo, d’enregistrer au terme de la campagne agricole 2021-2022, des excédents de production dans plusieurs filières comme lors des précédentes années. Cette campagne a connu une hausse globale de 3,5% de productions agricoles. L’excédent céréalier est de 179 000 tonnes dont 159 000 tonnes de maïs. Dans la filière tubercule, le surplus est de 751 700 tonnes et 139 100 tonnes pour les légumineuses. Une année plus tôt, la campagne s’est soldée avec un taux de couverture des besoins de 240% pour les légumineuses, 160% pour les tubercules et 101% pour les céréales.
WARAA